Pilotage des Coûts

Optimiser son Running Cost avec une Organisation en Services Partagés

Illustration
Les coûts des fonctions support sont souvent mesurés globalement et ventilés sur les centres de profit au prorata de règles analytiques, qui peuvent être différentes pour chaque fonction.
 
Cette hétérogénéité de règles arbitraires ne permet pas de répondre aux besoins de transparence et de surveillance accrue des coûts que nous voyons s’amplifier de plus en plus. Également, cela freine la mise en place d’outils permettant de maîtriser l’efficacité des opérations.
 
Le fonctionnement en services partagés permet de transformer les fonctions support en fournisseurs internes, facturant les réelles consommations des autres départements clients. Les coûts de l’entreprise deviennent transparents et comparables.
Quels sont les 3 bénéfices à attendre de la mise en place d’une organisation en services partagés ?
 
  • · Meilleure visibilité budgétaire grâce à l’Activity-based Costing et mise en place d’indicateurs de performance, de rentabilité et de qualité
  • · Amélioration du Cost/Income Ratio et optimisation des fonctions supports grâce à une organisation interne orientée Product/Client Fit, standardisée et mesurable
  • · Augmentation de la visibilité quant à la réelle rentabilité des lignes business et facilitation de la meilleure allocation des investissements
Qu’est-ce qu’une organisation en services partagés ?
 
Le fonctionnement en services partagés permet de transformer les fonctions support de l’entreprise, habituellement considérées comme des centres de coûts, en fournisseurs de services internes.
 
Chacun de ces fournisseurs internes a une liste de services disponibles, et chacun de ces services a une métrique, à laquelle est associé un prix unitaire.
 
Les clients internes sont ensuite facturés en fonction de leur consommation réelle de chacun des services proposés, et des clauses d’une convention de service signée au préalable.
 
Par opposition à une répartition analytique des coûts sur les centres de profit, l’organisation en services partagés permet aux fonctions centrales d’optimiser leurs processus et leurs charges, de réaliser des économies d’échelle par la standardisation, et de rester compétitifs par rapport à l’extérieur puisque les prix unitaires donnent les éléments tangibles de comparaison.
 
De leur côté, les centres de profit ont une meilleure vision de leur rentabilité et une capacité accrue de prévision budgétaire.
 
Et concrètement, comment des services partagés fonctionnent-ils ?
 
En fonction de la situation de départ, mettre en place une organisation en services partagés peut induire des changements plus ou moins importants.
 
Une OSP s’articule autour de deux processus principaux :
 
  • • Annuellement, le budget est remis à plat afin de recalculer le prix unitaire de chacun des services, ainsi que les prévisions budgétaires, tant coté fournisseurs que clients internes
  • • Mensuellement, les factures correspondant aux consommations des clients internes sont présentées et validées. Le réalisé est alors comparé au budgété, et les plans d’actions mis en place en cas de variation trop importante
 
Nous rentrons donc dans une réelle relation client-fournisseur, et pour qu’elle soit efficiente, une OSP nécessite la création de trois fonctions-clés.
 
  • • Le Gestionnaire de relation est l’interlocuteur privilégié des clients internes au sein de l’OSP. Il assure la coordination entre le client, l’entité de facturation, les responsables de service, et joue un rôle de conseil vis-à-vis du client pour optimiser ses consommations
  • • Le Responsable de Service a la charge de la gestion des services proposés par l’OSP. Il est responsable de l’efficience des prix unitaires et de la qualité de ses services. Mensuellement, il anime le processus de collecte des consommations
  • • L’entité de facturation est la plate-forme administrative de l’OSP. Annuellement, elle coordonne le processus de mise à jour des prix unitaires et mensuellement, anime le processus de facturation
 
L’objectif est de mettre en place une organisation réellement orientée client.
 
Quels bénéfices opérationnels peut-on attendre d’une OSP ?
 
Les bénéfices d’un passage en mode OPS interviennent à plusieurs niveaux.
 
Tout d’abord, une OSP permet d’améliorer la gestion de ses offres de services internes, par la définition d’offres standardisées, la mise en place d’outils de capture de consommation et de gestion prévisionnelle, et l’instauration d’une dimension commerciale aux échanges entre fournisseurs et clients internes.
 
Ensuite, une OSP permet d’améliorer la gestion budgétaire de l’entreprise. En effet, le calcul annuel des prix unitaires impose une modélisation du budget, de type Activity-based Costing (ABC), par exemple. De plus, la mise en place d’outils de gestion budgétaire, aux niveaux suivi et prévision, et une facturation des métiers en fonction de leur consommation réelle, sont autant d’éléments permettant une meilleure analyse de la rentabilité de ces métiers.
 
Enfin, une OSP pousse les fonctions supports à améliorer leurs performances, notamment grâce à la mise en place d’indicateurs (KPIs) et à la possibilité accrue d’optimiser ses processus, en utilisant par exemple les méthodologies Lean et Six Sigma.
 
Nous parlons processus, optimisation, orientation client, Lean, Six Sigma... La mise en place d’une OSP s’inscrirait-elle donc dans une démarche d’amélioration continue ?
 
Une organisation en services partagés s’inscrit dans une logique d’efficacité opérationnelle et d’amélioration continue, dont l’objectif est d’offrir plus de transparence aux clients internes et une meilleure compréhension de leurs besoins par les fournisseurs internes.
 
Mettre en place une OSP ouvrirait donc la porte à de multiples améliorations complémentaires ?
 
En effet, implémenter une organisation en services partagés est une avancée majeure par rapport à un modèle analytique classique, mais n’est pas une fin en soi. Le modèle est une véritable porte ouverte à l’optimisation de ses opérations, et est complètement évolutif.
 
Une OSP peut évoluer vers l’optimisation des processus, avec notamment des projets d’automatisation, de « Straight-through processing » (STP), de pilotage de la performance, de lancement de programmes Lean ou Six Sigma, afin de gagner en efficacité.
 
Une optimisation par les coûts est également possible, en revoyant par exemple sa politique achats afin de renégocier avec ses fournisseurs externes. Et la possibilité de se comparer avec l’extérieur peut ouvrir des opportunités de TMA (tierce-maintenance applicative) ou d’outsourcing / offshoring.
 
Enfin, il est possible d’augmenter le périmètre de son OSP, ou de revoir sa structure juridique afin de jouer sur les leviers fiscaux, ou de l’externaliser.
Comment se déroule la mise en place d’une Organisation en Services Partagés (OSP) ?
 
En fonction du périmètre et du point de départ, la mise en place d’une OSP peut s’avérer plus ou moins complexe et plus ou moins transformante. En général, pour une grande entreprise ou une ETI, les projets durent entre 5 et 15 mois pour dérouler 5 étapes, en parallèle d’une bonne initiative de Change Management :
 
1. CADRAGE
 
  • • Analyser l’organisation existante
  • • Définir les enjeux et objectifs de l’organisation cible
  • • Évaluer la résistance au changement
  • • Identifier les risques d’échec du projet
 
2. MÉTRIQUES
 
  • • Définir l’offre de services ainsi que la métrique et la capacité de production de chacun
  • • Mettre en place les outils qui permettront de mesurer la consommation réelle des clients
 
3. BUDGET & REFACTURATION
 
  • • Définir le coût de chacun des services par une approche ABC (Activity-based Costing)
  • • En déduire le coût unitaire de chacun de services
  • • Identifier et mettre en place les outils de prévision et de suivi budgétaire
  • • Identifier et mettre en place les outils et procédures de refacturation interne
 
4. ORGANISATION
 
  • • Définir le mode de fonctionnement juridique de l’OSP
  • • Identifier et nommer les responsables de services facturables (Service / Product Owners), les gestionnaires de relations (Business Partners) et les responsables de facturation
  • • Assurer les formations
  • • Rédiger et publier les procédures
 
5. IMPLÉMENTATION
 
  • • Ajuster le modèle grâce à un ou plusieurs exercices de facturation à blanc
  • • Identification des impacts sur les différentes lignes métiers (Winners & Losers) et traitement de ces impacts
  • • Mise en place et pérennisation du modèle
  • • Définition des axes stratégiques d’évolution et d’amélioration continue
Arnaud Rioche

Et si on travaillait ensemble ?

Je suis Consultant et Entrepreneur, avec une expertise en Management de Transition et Pilotage de Projets SI ou de Transformation